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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 11:40

Toutes les illustrations sont © Kevin O'Neill & Pat Mills et ne sont utilisées que pour informations.

Publications



Dessins, encrage et couleurs par KON. Lettrage de Steve Potter.





Cette histoire, qui constitue la première partie d’un tout dont "Super Babylon" est la conclusion, a été d'abord prépubliée dans le magazine anglais hebdomadaire Toxic!, du #1 au #8 chez Apocalypse Ltd, entre le 28 mars et le 16 mai 1991 (format A4 donc, et bonne qualité de papier).







Cette revue, initiée par Mills, utilise en fait le Marshal comme tête d’affiche pour son lancement. Le logo de la revue sera d’ailleurs même utilisé dans l’histoire de Marshal Law sans qu’il soit possible de savoir qui a initié l’autre.







On retrouvera le Marshal en couverture des numéros 1 et 5. Il semble que les auteurs se sont donnés comme rythme environ 8 pages par semaine, ce qui sera le cas pour les 3 premiers numéros.





A partir du #4 et jusqu’au #8, on tombera entre 4 et 6 planches, et on ne reverra quasiment plus ensuite de matériel inédit de Marshal Law dans le magazine.
Remarque : le #6 présente une particularité en première page (planche 35 du paperback), où le fond des bulles de pensées de Black Scarab sont rouges au lieu d’être ocre jaune (cf Toxic! #7). Ceci fut rectifié pour la sortie du paperback. De même, le logo du Marshal utilisé dans chaque premières pages de la prépublication a été supprimé pour les paperback.




Le paperback anglo-américain
sort dans la foulée de la prépublication, en 1991 également sous la banière d’Apocalypse Ltd. Il est au format comics normal, et il reprend en couverture celle du Toxic! #5, la couverture du Toxic! #1 se retrouvant au dos. Très bonne qualité de papier et d’impression avec une deuxième et une avant dernière de couverture inédite.




En 1993, sort le recueil "Blood, Sweat, and Fears" publié par Dark Horse Comics, contenant entre autre cette histoire. Très bonne qualité de papier mais les couleurs sont légèrement moins vives qu’à l’origine (contenu détaillé ici).

 


Enfin, le recueil précédent se verra réédité en Angleterre par Titan Books en 2003, avec une couverture différente et le tout petit soucis de couleur rectifié (contenu détaillé ici).


 



Il est intéressant de noter que le personnage sous la plume de Kevin O’Neill, est de plus en plus élégant et stylisé (la croix renversée du masque va d’ailleurs peu à peu disparaître pendant cette aventure). Graphiquement, on commence à être beaucoup plus proche de ses derniers travaux (''La Ligue des Gentlemen Extraordinaires''), que de ses débuts dans 2000 AD. On remarquera aussi une mâchoire d’avantage proéminente pour le Marshal, alors que son alter ego ne la possède pas (ce qui rajoute au coté schizophrène du personnage). Enfin, la subdivision originale en mini chapitres, fait de cette histoire une des plus rythmée du héros.






Résumé de l'histoire


Des déchets toxiques réaniment les super héros enterrés au cimetière de San Futuro (la plupart devant leur présence en ces lieux aux méthodes pour le moins expéditives du Marshal) et les transforment en Zombies. Marshal Law est néanmoins prêt à faire le "travail" une seconde fois.

 

 

 



Thèmes abordés



Nouveau départ oblige (le personnage est maintenant publié en Angleterre par Apocalypse Ltd et sert de fer de lance à un nouveau magazine hebdomadaire), le Marshal est remis au cœur de l’histoire et les éléments clés de son background sont rappelés dans les premières pages (San Futuro, la guerre de "la zone", le tremblement de Terre).


Le grand absent de ce récit restera son alter ego à la ville, Joe Gilmore, qui n’apparaîtra que dans les 2 dernières planches, littéralement cannibalisé par son pendant costumé (on a même l’impression que ses parents sont plus ceux du Marshal que les sien). Cette inhumanité est renforcée au début par les auteurs qui réintroduisent le personnage par l'unique biais de sa fonction policière (ses routines, ses horaires). On comprendra que le fil ténu qui le reliait à des sentiments de compassion s’est brisé lorsque Lynn Evans a été tuée (le Marshal est quelque part "mort en dedans"). Et ce n’est qu’en sa présence que Joe Gilmore va enfin réapparaître.


L’évolution du personnage va être en fait le principal thème abordé. Dans cette histoire il est question de personnalités en souffrance de ne pas « suivrent le courant » (Razorhead, Marshal Law), le désormais célèbre « Go with The flow !» martelé par les Zombies.



Car tout chasseur de capes qu’il est, il n’est rien d’autre lui-même qu’un super héros, pas si différent des autres (ce qui est suggéré à la planche 20, lorsque le Marshal a recours aux services d’une prostituée costumée). Au-delà de la haine qu’éprouve le Marshal pour ses congénères, on commence à davantage ressentir la haine qu’il éprouve pour lui-même, et qui va le conduire jusqu’au geste fatal de la dernière case. C’est finalement, un héros en proie au doute (donc humain à nouveau) qui va accompagner la fin de l’histoire (pour la première fois, il fera même preuve de clémence envers un autre super héros).

 



Quoi de mieux pour un héros "mort vivant" que le genre Zombiesque. Si dans la présentation de l’histoire on est très proche du film Le Retour des Morts Vivants de Dan O’Banon (1985) et de ses séquelles, c’est vers l’approche métaphorique du genre utilisée dans la quadrilogie de George Romero qu’il faut se tourner. Car contrairement aux très récent ''Marvel Zombies'' qui n’utilisent que le concept, les auteurs, 17 ans avant tout le monde, se servent des idées inhérentes derrière le concept pour creuser d’avantage la psyché de leur personnage (les Zombies de Mills et O’Neil, même s’ils partagent le goût de la chair humaine avec tous leurs homologues, ont aussi la particularité d’avoir gardé leur esprit critique !).


 
Enfin, la première partie de l’histoire, qui explore certains bas-fonds de San Futuro où les héros costumés marchandent leurs pouvoirs (humiliations sado-masochistes, prostitution) peut être mise en parallele avec Cruising de William Friedkin (1980). On y assiste aussi à une infiltration d’un policier dans un groupe sociologique particulier (le milieu homosexuel S&M de New York pour le film), afin d’enquêter sur une série de meurtre (dans la BD le cas Razorhead) et qui aura à se poser des questions existentielles sur son assimilation à ce même milieu (« Go with the flow » ou non ?).


Références utilisées et autres remarques


Les références aux personnages de comics : sûrement plus nombreuses que celles énoncées ci-après, elles ne sont pas forcément utilisées pour leur portée symbolique comme c’était le cas dans les deux précédents épisodes.





Au fil de l’histoire on reconnaîtra donc quelques Superman (planche d’ouverture et planche 46), plusieurs Robin (planche 11 et bien sûr le personnage d’Everest).









Aussi un Captain Marvel ainsi qu'un Mr. Freeze à la planche 2, sans oublier une savoureuse Kitty Pryde (pouvoir compris) à la planche 6.




























Quand au grand méchant de cette aventure, Black Scarab, il est un démarquage évident du Blue Beetle, héros de la Charlton du Golden Age (cette référence aura beaucoup plus d’importance dans la conclusion de l’histoire : "Super Babylon") qui sera cédé par la suite à DC (dans l’appellation, on est pas loin non plus du Green Hornet). Ceci étant dit, les auteurs lui ont donné un look franchement Batmanien afin d'accentuer peut être le coté Batman & Robin du couple Black Scarab/Everest.

 

 

 

 

Autres références

Le titre lui-même "The Hateful Dead", est un clin d’œil au groupe de southern rock The Grateful Dead, en inversant au passage la signification de leur nom.

 

 

Le lien avec la revue Toxic! est prégnant tout au long de l'histoire : le logo du magazine est en effet constitué d'un fût de substance toxique verte fluo se déversant sur le titre. Ce sont ces mêmes fûts (affublés du logo de la revue) et cette même substance que l'on retrouve à l'origine du "réveil" des morts dans la BD. De même, le slogan utilisé par les morts vivants « Go with the flow », sera utilisé comme un des leitmotive de la revue.

 

 Quelques références cinématographiques sont explicitées dans les thèmes, il convient quand même d’ajouter que la couleur jaune/vert fluo du liquide toxique servant à réanimer les morts rappelle furieusement la couleur du fluide utilisé par le docteur Herbert West dans le Reanimator de Start Gordon (1985).


















Une des sculpture sur cadavre du père de Marshal Law, ressemble fort au Guledig (les jambes en moins) apperçu dans le Slaìne de Pat Mills.


Avez-vous remarqué ? en dehors bien sûr des multiples inscriptions disséminées ça et là par O'Neil.





Planche 4, la trace de botte du Marshal sur le pantalon du Captain "Shazam" Marvel.









Planche 8, ce que peut attraper le papier tue mouche dans ce monde alternatif.

 




Sur la même case où les auteurs expliquent par la bouche du Marshal, que les embaumeurs utilisent des globes en plastiques pour remplacer les yeux des morts (planche 19), un Black Scarab fraîchement ressuscité fait une rencontre fracassante.









Planche 46, la "fine" allusion à l’effet de la Kriptonite verte sur Superman ...







Quelques citations


Planche 9, à propos d’Everest, super héros ayant des pouvoirs de prémonition : « They say he’s so far sighted, he wipes his ass before he craps ».

 


Planche 12, une petite pensée métaphysique du Marshal : « I don’t like being a bastard…But they leave me no choice. That’s probably what god says ».

 

 


Planche 30, à propos d’un super vilain qui ne supporte que les nombres pairs : « He cut off his thumbs and big toes because he hated odd numbers …(That, too).

Naturally I shot him three times ».

 

 



Et enfin une certaine philosophie Marshalienne de la vie après la mort : « And if this slime is right and there is no punishment in the hereafter …I’ll just have to give you your punishment now ! ».

 

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